« Tu es toujours celle qui fait le clown à table »… « C’est encore toi qui prends la parole pour calmer les tensions »…
Et si ces rôles n’étaient pas vraiment nous, mais des réponses apprises à des émotions anciennes ?
🌿 Le repas du 15 août
Elle s’appelle Claire. Elle a 42 ans. Mère de deux enfants.
Chaque été, elle rejoint sa famille dans une grande maison de campagne.
Et chaque été, malgré les bonnes résolutions, elle redevient… « la petite qui arrondit les angles ».
Quand son frère hausse la voix, elle dégaine un trait d’humour.
Quand sa mère critique, elle change de sujet.
Quand son père se tait, elle comble les silences.
Elle le sent : quelque chose la pousse à prendre ce rôle. Automatiquement. Sans y penser.
🧠 Pourquoi rejouons-nous toujours les mêmes rôles ?
Les neurosciences ont une explication claire : notre cerveau n’aime pas l’inconnu, il préfère les scénarios familiers, même quand ils nous desservent.
Cela s’appelle la mémoire émotionnelle : ces moments de l’enfance, vécus parfois dans l’inconfort, mais qui ont laissé une empreinte neuronale puissante.
Dans le système limbique (le « cerveau émotionnel »), s’est inscrit un message :
« Si je joue ce rôle, je suis utile. Je suis aimé.e. Je suis en sécurité. »
Et ce rôle, devenu réflexe, finit par se rejouer sans notre accord conscient.
Nous devenons le clown, le médiateur, le taiseux, la rebelle, sans même nous demander si c’est encore juste.
💡 Le rôle n’est pas vous. C’est une stratégie.
Ce n’est ni une faiblesse, ni une fatalité. C’est un mécanisme de survie.
Une stratégie d’adaptation que votre système nerveux a mis en place, souvent très jeune, pour naviguer dans un environnement familial chargé d’émotions complexes.
Mais aujourd’hui, vous n’avez plus 7 ans.
Aujourd’hui, vous avez le droit de choisir autre chose.
🧬 Ce que dit la neuroscience
Chaque comportement répétitif inscrit un circuit neuronal.
Et chaque fois que vous jouez un rôle automatique, vous renforcez ce circuit.
Mais la bonne nouvelle ?
Grâce à la neuroplasticité, il est entièrement possible de désapprendre, de recréer un chemin, une réponse différente.
Cela commence par une chose : la conscience.
✍️ Exercice – « Mon rôle automatique et ce qu’il protège »
Prenez une feuille. Et explorez ceci, sans filtre ni censure.
- Dans ma famille, je prends souvent le rôle de…
- Ce rôle me fait ressentir…
- Quand je ne le joue pas, j’ai peur que…
- Ce que ce rôle cherche à protéger, c’est…
- Aujourd’hui, est-ce que j’ai encore besoin de ce rôle pour être aimé.e, respecté.e, entendu.e ?
👉 Vous pouvez même brûler cette feuille à la fin… pour symboliser la fin d’un automatisme.
🌟 Ce que vous êtes dépasse tous les rôles
Vous n’êtes pas « le petit rigolo », ni « celle qui sauve tout le monde ».
Vous êtes un être riche, profond, libre.
Et si vous osiez montrer cette facette-là, même en famille ?
Ce serait le plus beau des cadeaux.
Pour eux. Et surtout pour vous.